Rassemblant pour la première fois des études de cas consacrées à des monuments publics édifiés depuis une dizaine d’années, ce dossier resitue les usages du monument dans une histoire longue et inscrit ces monuments dans leur espace social, politique et physique : en ce sens, les analyses menées donnent chair à la pierre. En s’intéressant aux monuments nouvellement construits, ce dossier met en évidence un renouvellement des récits politiques et des constructions mémorielles qui s’adossent à des conceptions nationalistes et panafricaines de « renaissance nationale » plus qu’aux héritages et mémoires du passé colonial.
Sommaire
N. GREANI — Monuments publics au XXIe siècle. Renaissance africaine et nouveaux patrimoines.
S. DEWEL — Les stèles d’Aksum. Vers la fabrication d’un symbole national éthiopien.
C. LENTZ — Ghanaian “Monument Wars”. The Contested History of the Nkrumah Statues.
M.-A. FOUERE — Malaise monumental, inconfort commémoratif. Zanzibar et sa Tour de la Révolution.
N. GREANI — Les monuments du septennat à Brazzaville. Une statuaire publique pour la Renaissance nationale.
S. ANCEL — Les cathédrales comme nouvelle politique monumentale des chrétiens d’Éthiopie. De la valorisation d’une mémoire nationale à l’affirmation de la fierté communautaire locale (1930-2012).
S. MARSCHALL — Monuments and Affordance. Multisensory Bodily Engagements with the Landscape of Memory in South Africa.
M.-C. GABRIEL — Quand les frondeurs deviennent des héros nationaux. La renaissance du Monument des héros nationaux à Ouagadougou (Burkina Faso) à l’issue de l’insurrection populaire de 2014.
M. MOURRE — La Renaissance africaine, des idées à la pierre. L’infrastructure de Cheikh Anta Diop, la culture de Léopold Sédar Senghor et la sculpture d’Abdoulaye Wade.