Amériques coloniales. La construction de la société

Revue Annales. Histoire, Sciences sociales, n° 3-2007

La confrontation des expériences coloniales espagnole, portugaise, anglaise, française sur l’ensemble du continent américain révèle le caractère unique des édifices sociaux américains.

Gouverner les hommes / Le creuset urbain / Intégrer les marges

La matrice européenne qui a servi à établir les nouvelles sociétés issues de la conquête fut redéfinie, recomposée, en conciliant le passé préhispanique mais aussi au contact des traditions sociales et culturelles des esclaves noirs. Les sociétés américaines sont le produit d’un ensemble d’apports divers, qui fait leur  originalité foncière.

Pour une compréhension de l’expérience historique américaine, il convient de privilégier la mesure des écarts et l’identification des créations. Ainsi, tous les ingrédients de la fête d’Ancien Régime se retrouvent dans les capitales vice-royales ou d’Audience, comme le montre Solange Alberro. Mais ils ne sont pas déclinés de la même manière de part et d’autre de l’Atlantique. Laurent Vidal éclaire les formes originales de stratification de la bourgade brésilienne Vila Boa.
Mais l’Amérique est aussi faite de circulations, d’articulations et de connexions que ce numéro met en valeur. Ainsi, dans l’intérieur de l’Amérique du Nord, c’est l’interaction qui préside aux relations entre Blancs et Indiens, comme le montre Gilles Havard, au travers du mimétisme mis en œuvre par les uns et par les autres.
L’expérience américaine est donc comprise en fonction de l’arrière-plan européen (Tamar Herzog), africain (Silvia Hunold Lara) ou amérindien (Shannon Lee Dawdy).


C’est dans cette dialectique de l’ancien et du nouveau, du connu et de l’inconnu, de l’inédit et de l’identique qu’il faut entendre l’Amérique et ce que les protagonistes – tous les protagonistes – de cette construction ont produit.
Un ensemble de recensions consacré à l’histoire américaine accompagne cette livraison.