Ouvrages
DESCRIPTIF
  • Parution : 2011
  • Coll. : Purushartha
  • Volume : 29
  • Pages : 296 p.
  • ISBN EHESS : 978-2-7132-2278-8
  • Prix : 28.00€
Construire les savoirs dans l’action
Apprentissages et enjeux sociaux en Asie du Sud
Marie-Claude Mahias (ed.)
Dans le monde indien où l'action matérielle est subordonnée aux autres modes d'existence, il est difficile d'imaginer l'existence de savoirs techniques. En s’intéressant aux métiers, aux techniques de plusieurs castes et tribus de diverses régions, les auteurs disent beaucoup de la société indienne et de ses transformations.
Dans le monde indien où les savoirs textuels sont particulièrement valorisés et  l’action matérielle subordonnée aux autres modes d’existence, il est difficile de penser ensemble savoir et faire, d’imaginer l’existence de savoirs techniques. Que l’on examine les conceptions traditionnelles du savoir ou les projets de développement récents, la notion même de savoir-faire sonne comme un non-sens.
Or, les savoirs pratiques, les savoir-faire, font partie de toutes les activités humaines et la manière dont ils sont construits, transmis, appropriés, est une question cruciale pour comprendre la formation et l’évolution des sociétés. Néanmoins, faire émerger de tels savoirs est d’autant plus difficile qu’ils ne sont pas reconnus comme tels. À l’heure où l’interrogation sur les  savoirs traverse toutes les disciplines, cet ouvrage collectif entend répondre à  la  nécessité d’explorer une dimension occultée dans les études indiennes.
Les auteurs de ce volume ont considéré le métier, les techniques, comme autant  de lieux de savoir, mettant en lumière les aspects cognitif, sensible, social et  politique de ces savoirs indissociables de l’action matérielle.
Les études réunies s’intéressent d’abord au théâtre et à la danse,
où la nécessité d’un apprentissage et de compétences spécifiques est admise
et liée à des traditions prestigieuses. Elles pénètrent ensuite à l’intérieur
de métiers que les préjugés considèrent comme sans qualification, éclairant l’intelligence et la sensibilité des hommes et des femmes qui  les exercent. Elles poursuivent avec des activités résolument modernes et montrent les strates profondes de savoirs supposés objectifs, ainsi que le bricolage conceptuel et humain qu’ils génèrent.
Elles contribuent toutes à la réflexion générale sur les savoirs techniques,
dévoilant à la fois des mécanismes sociaux et cognitifs développés dans l’exercice
des métiers, une part de l’imaginaire de ces acteurs sociaux, souvent de bas
statut, ainsi que des formes de sociabilité dissimulées derrière des institutions
mieux connues.

SOMMAIRE
M.-C. Mahias – Introduction
V. Johan –  « Même l'écureuil fait ce qu’il peut ». Transmettre le savoir dans le kutiyattam
C. Guillebaud –  Savoirs dansés. Enjeux statutaires dans la ronde féminine kaikkottukali (Kerala)
A. Mishra – Community Planning or Planning by Community
S. Prévot –  Les chameliers du Rajasthan. Entre savoir et être
D. G. Heuzé –  Les constructeurs de bateaux de Kanpur (Inde du nord). Savoirs de métier, culture du travail et statut
M.-C. Mahias  –  Les potières kota (Nilgiri). Savoir-faire techniques, distinction des genres et fabrique des dieux
G. Hoeppe – Extended Vision : Finding fish like South Indian Fishermen
O. Aubriot –  L’eau souterraine en Inde du Sud. Un savoir réservé aux nouveaux maîtres de l’eau ?
E. Grimaud –  L’envers de la prise de vue. Acteurs, doublures et échafaudages gestuels dans les studios de Bombay