Ouvrages
DESCRIPTIF
  • Parution : 2014
  • Coll. : En temps & lieux
  • Volume : 51
  • Pages : 272 p.
  • ISBN EHESS : 978-2-7132-2450-8
  • Prix : 20.00€
Français ?
La nation en débat entre colonies et métropole (XVIe-XIXe siècle)
Cécile Vidal (vied.)
Que veut dire être français ? Qui peut se prétendre tel ?  Au cœur du débat se trouvent les rapports entre nation, empire et race. 
Jusqu’au XVIIIe siècle, il va de soi que la France est une « nation » et la qualité de sujet est reconnue au plus grand nombre. Pourtant, dans les décennies qui précèdent la Révolution, l’opinion publique en formation s’empare des questions de souveraineté et de citoyenneté et fait de la nation un enjeu politique majeur. Qui peut appartenir à cette nouvelle communauté politique ? Qui inclure ? Qui exclure ?
L’apparition de ce questionnement est indissociable de la construction d’un empire colonial atlantique à partir du xviie siècle. Dans l’imaginaire collectif, l’idée de nation est alors confrontée à l’expérience des rivalités impériales, de l’absolutisme à distance, des migrations en provenance de toutes les provinces du royaume, de la formation de colonies de peuplement et du développement de l’esclavage. Face à l’altérité extrême qui prévaut dans les sociétés multiethniques des comptoirs africains et des colonies américaines, une nouvelle interrogation émerge : l’incorporation politique et juridique implique-t-elle nécessairement l’assimilation culturelle ? Au coeur du débat se trouvent donc les rapports entre nation, empire et race.
Des prémices de l’expansion coloniale française au XVIe siècle à l’abolition de l’esclavage au milieu du XIXe siècle, colonies et métropole sont ici réunies dans un même cadre d’analyse. Portant le regard des ports de la façade atlantique du royaume à la Louisiane ou aux Mascareignes, en passant par le Canada, Saint- Domingue et les comptoirs de traite sénégalais, les huit contributions de cet ouvrage explorent l’éventail de significations que la francité prit pour les acteurs, qu’ils soient Européens, Amérindiens ou Africains. Dans le laboratoire colonial, l’identité nationale se révèle plurielle, contradictoire et changeante. Aussi ne cesse-t-elle jamais d’être un terrain de discussions et de contestations.

Sommaire
Remerciements
Cécile Vidal – Introduction
« Nos ancêtres les Gaulois » ou la francité dans le laboratoire colonial (XVIe-XIXe siècle)

Paul Cohen – Penser un empire de Babel
Langues et célébration du pouvoir royal dans le monde atlantique français XVIe-XVIIe siècles

Thomas Wien – Quelle est la largeur de l’Atlantique ?
Le « François Canadien » entre proximité et distance, 1660-1760

Cécile Vidal – De province à colonie et de Français à Louisianais
Le langage de la nation et la construction coloniale de l’empire à La Nouvelle-Orléans en 1768-1769

Gilles Havard – Francité et citoyenneté en contexte colonial
La politique d’assimilation des Amérindiens de la Nouvelle-France

Guillaume Aubert – « Nègres ou mulâtres nous sommes tous Français »
Race, genre et nation à Gorée et à Saint-Louis du Sénégal, fin XVIIe -fin XVIIIe  siècle

John D. Garrigus – « Des François qui gémissent sous le joug de l’oppression »
Les libres de couleur et la question de l’identité au début de la Révolution française

Vanessa Mongey – « Des Français indignes de ce nom »
Rester Français en Louisiane (1803-1830)

Sue Peabody – Race, esclavage et francité
L’affaire Furcy
Frederick Cooper – Postface
Francité. Le long débat
Bibliographie • Index des noms propres • Contributeurs