Une histoire sociale du Nouveau Monde
Cécile Vidal (dir.)
Cet essai collectif revient sur la formation et la transformation des sociétés nées, souvent dans la violence, de l’expérience coloniale qui mit aux prises Amérindiens, Africains et Européens aux Amériques de la fin du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle. Il entend établir la spécificité de l’impérialisme et du colonialisme d’Ancien Régime.
En 1503 apparaît pour la première fois l’expression « Nouveau Monde » dans une lettre attribuée au navigateur florentin Amerigo Vespucci. Elle désigne les Amériques que les Espagnols puis les Portugais ont entrepris d’explorer et coloniser depuis 1492. Désormais, ces territoires constituent bien des mondes « nouveaux », tant pour les Européens qui choisirent de s’établir outre-Atlantique que pour les Africains transportés de force et les Amérindiens confrontés à ces migrations. C’est à la construction de sociétés multiethniques d’un type inédit que la situation coloniale donna naissance, souvent dans la violence.
En articulant les points de vue des trois populations en contact, l’approche comparatiste de cet essai collectif pose un regard neuf sur l’histoire sociale de l’ensemble des Amériques à la période moderne. Le dialogue entre des historiographies nationales qui d’ordinaire s’ignorent permet de dépasser l’opposition sociopolitique entre Amérique du Nord et Amérique latine, tout en révélant la centralité de la Grande Caraïbe.
Trois perspectives sont mobilisées – hémisphérique, atlantique et impériale – qui mettent au jour autant de facettes des mêmes dynamiques sociales : migrations et mobilités, travail, marchés, territoire et propriété, famille(s), religions, droit et justice, ordre social. Ce livre démontre ainsi la spécificité de l’impérialisme et du colonialisme d’Ancien Régime, étroitement associé à la traite des esclaves et à l’esclavage et, plus largement, la singularité de l’histoire d’un monde atlantique qui sert de laboratoire social à la première globalisation.
Avec des textes de : António de Almeida Mendes, Auge Argouse, Pedro Cardim, Charlotte de Castelnau L’Estoile, Vincent Cousseau, Manuel Covo, Cláudia Damasceno Fonseca, Jean Hébrard, Marie Houllemare, Aliocha Maldavsky, Federica Morelli, Dominique Rogers, François-Joseph Ruggiu, Jean-Frédéric Schaub et Cécile Vidal.
Sommaire
Cécile Vidal
Avant-propos. Le comparatisme transaméricain : un défi collectif de longue haleine
Cécile Vidal
Introduction. Des mondes nouveaux pour tous
François-Joseph Ruggiu et Antonio de Almeida Mendes
Migrations et mobilités
Cécile Vidal
Travail
Manuel Covo, avec la participation de Jean Hébrard
Marchés
Claudia Damasceno Fonseca et Federica Morelli
Territoire et propriété
François-Joseph Ruggiu et Vincent Cousseau
Famille(s)
Charlotte de Castelnau L’Estoile et Aliocha Maldavsky
Religions
Marie Houllemare, Aude Argouse et Dominique Rogers
Droit et justice
Cécile Vidal et Jean-Frédéric Schaub
Ordre social
Pedro Cardim
Conclusion. Les sociétés coloniales d’Amérique : perspective comparée et interactive
Bibliographie sélective
Remerciements
Les auteurs