Ouvrages
DESCRIPTIF
  • Parution : 1996
  • Pages : 270 p.
  • ISBN EHESS : 2-7132-1206-5
  • EAN13 : 9782713212062
  • Prix : 18.00€
Sciences et langues en Europe
Communications du colloque " Sciences et langues en Europe ", Paris, 14-16 novembre 1994
Roger Chartier & Pietro Corsi (eds)
Les rapports entre la science et les langues se sont inscrits, depuis le Moyen Âge, entre le constat de l’irréductible multiplicité des langues nationales et l’aspiration à la restauration (ou l’invention) d’une langue universelle. Le dossier, ici présenté, est organisé à partir de trois contrastes. Le premier oppose les langues vernaculaires et la langue universelle qui, parce qu’elle est originaire, rétablit une unité première. Au fil des siècles, l’hébreu, le latin, l’égyptien, le chinois, ont tenu le rôle de cette langue. Un second clivage oppose langues naturelles et langue parfaite. Seule, cette dernière peut assurer une adéquation absolue et exhaustive entre les signes et les réalités. D’où la quête sans relâche de cette langue idéale de la science. Enfin, vient l’opposition entre langues vernaculaires et langues véhiculaires. Ces dernières promettent une universalité de substitution. Il en allait ainsi avec le latin de la République des lettres (qui était aussi celle des sciences) entre Moyen Âge et xviie siècle. Il en va ainsi avec l’anglais dans la communauté scientifique contemporaine. Préférences et résistances sont ici gouvernées par des rapports de force linguistique qui expriment, à leur manière, d’autres inégalités.