Ouvrages
DESCRIPTIF
AUTEUR(S)
Maladies industrielles et renouveau syndical au Japon
Paul Jobin
Existe-t-il des ouvriers « écologistes » qui prennent en compte la menace sur l’environnement que représente leur usine? Dans quelle mesure la prévention des risques industriels est-elle minimisée par le chantage à l’emploi, et récupérée ou étouffée par les intérêts politiciens?
Maladie de Minamata ; procès contre la pollution atmosphérique autour de Tokyo : ce livre aborde un aspect peu connu du Japon, où le syndicalisme contestataire semblait disparu, Il tente d’articuler deux problèmes des sociétés contemporaines : la pollution industrielle et la baisse de représentativité du syndicalisme ouvrier.
En partant d’un procès contre la pollution atmosphérique dans la région de Tokyo, on observe la façon dont le coopérationnisme entre syndicats et patronat a acculé les ouvriers de la sidérurgie touchés par des maladies professionnelles à se rabattre sur le mouvement anti-pollution pour plaider leur cause. Au contraire, à Minamata, le refus du coopérationnisme a conduit une partie des ouvriers de l’usine chimique Chisso à se mobiliser pour les victimes de cette maladie inédite due à l’empoisonnement de la faune marine par des rejets massifs de mercure. Au contact des malades, les ouvriers transforment les revendications traditionnelles du syndicalisme en une critique bouleversante du productivisme. La dernière partie, revenant sur la région de Tokyo, présente de nouveaux syndicats qui, s’inspirant des ouvriers de Minamata, ont obtenu des victoires significatives pour la reconnaissance et la prévention des maladies industrielles, redonnant ainsi toute sa légitimité au syndicalisme contestataire. À travers archives et entretiens, ce livre se présente comme une quête d’un syndicalisme capable d’affronter ces questions sans faux semblants.